Club d’investissement : comprendre la fiscalité et optimiser ses gains

Découvrez comment fonctionne la fiscalité des clubs d’investissement, les régimes d’imposition et les stratégies pour optimiser vos gains.
Gaspard de Monclin
March 26, 2025

Les clubs d'investissement sont des groupes où des particuliers mettent en commun leurs économies pour investir ensemble, souvent dans des actions ou obligations. En France, leur fiscalité est particulière : le club lui-même n'est pas taxé, mais chaque membre déclare sa part des revenus, comme s'il gérait son propre portefeuille. Cela s'appelle la "transparence fiscale".

Comment est imposé un club d’investissement ?

Les revenus générés par un club d’investissement

Un club d'investissement génère trois types de revenus :

  1. Les dividendes sont les bénéfices distribués par les entreprises aux actionnaires.
  2. Les plus-values sont les profits réalisés à la vente. 
  3. Les intérêts proviennent des placements à revenu fixe comme les obligations. 

Le type d'actifs investis influence la fiscalité. Investir dans des actions de PME peut offrir des avantages fiscaux sur les plus-values à long terme, tandis que les obligations génèrent des intérêts taxés comme des revenus de capitaux. Choisir des actifs à long terme peut être intéressant si vous restez dans le club longtemps, car cela repousse l'impôt.

Régime fiscal applicable aux clubs d’investissement

L'imposition des dividendes et des plus-values mobilières dépend du cadre fiscal applicable aux membres et non au club lui-même, car ces structures n'ont pas de personnalité juridique propre.

Les dividendes perçus par le club (via un compte-titres collectif) sont redistribués aux membres proportionnellement à leurs parts. Chaque membre doit alors déclarer ces revenus dans sa déclaration personnelle. Ils sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (12,8 % d'impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux), sauf option pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu, avec un abattement de 40 % sur les dividendes.

Les gains réalisés lors de la vente de titres par le club sont également répartis entre les membres. Ces plus-values sont imposées au PFU de 30 %, sauf option pour le barème progressif. Aucun abattement n’est appliqué pour les plus-values, sauf dans certains cas spécifiques (ex. : titres acquis avant 2018).

Flat tax ou barème progressif ? Voici la différence :

  • Flat tax (PFU) : 30 % fixes (12,8 % impôt + 17,2 % prélèvements sociaux), simple et automatique. Abattement de 40 % sur les dividendes, pas sur les plus-values. Idéal si vos revenus sont élevés.
  • Barème progressif : Taxé selon vos tranches (0 % à 45 %) + 17,2 % de prélèvements. Avantageux si vous êtes peu imposé, avec les mêmes abattements.

Exemple : 1 000 € de dividendes = 180 € avec PFU ; 169,20 € à la tranche 11 %. 

Choisissez le barème si ça réduit votre impôt !

Obligations fiscales et déclarations pour un club d’investissement

Déclaration du club et obligations fiscales

Pour qu'un groupe soit reconnu comme un club d'investissement en France et bénéficie du régime fiscal favorable, il doit remplir certaines conditions.

D'abord, il doit être structuré comme une indivision ou une société civile de personnes, où les membres, qui doivent être des personnes physiques, sont responsables des dettes du club. L'objectif principal doit être de gérer un portefeuille d'investissements financiers, sans autre activité commerciale.

Le club doit avoir entre 5 et 20 membres, et chaque personne ne peut faire partie que d'un seul club. Cependant, deux membres du même ménage fiscal peuvent appartenir à des clubs différents. Les contributions annuelles sont limitées à 5 500 euros par ménage fiscal, ce qui aide à maintenir le caractère non professionnel du club. Enfin, les fonds et les valeurs mobilières doivent être gérés par des institutions financières autorisées, comme des banques ou des courtiers.

Le club lui-même n'est pas imposé directement, c'est pourquoi il n'a pas besoin de déposer une déclaration d'impôt en tant qu'entité. Cependant, il doit tenir des registres comptables précis pour fournir à chaque membre une attestation de leur part des revenus annuels, comme les dividendes ou les plus-values. 

Il est important que le club conserve tous les documents prouvant qu'il respecte ces conditions, au cas où les autorités fiscales effectueraient un contrôle. Cela inclut les statuts du club, les relevés de contributions et les comptes rendus financiers.

Déclaration des revenus pour les membres

Chaque membre d'un club d'investissement doit déclarer sa part des revenus du club dans sa déclaration d'impôt sur le revenu personnelle. Cela inclut les dividendes, les intérêts et les plus-values réalisées par le club pendant l'année. Le club fournit une attestation annuelle, souvent via la banque qui gère le compte, détaillant la part de chaque membre. Ces revenus sont déclarés en utilisant le formulaire 2042 pour les dividendes et les intérêts, et le formulaire 2074 pour les plus-values.

Optimisation fiscale des clubs d’investissement

Stratégies d’optimisation fiscale

La structure classique, l’indivision avec un compte-titres collectif, est souvent la plus adaptée. Pourquoi ? Elle est simple, sans personnalité juridique, et permet à chaque membre de déclarer sa part de revenus (dividendes, plus-values) selon son régime fiscal personnel. Si vous êtes peu imposé, optez pour le barème progressif (0 % ou 11 %) plutôt que le PFU à 30 %, pour réduire l’impôt.

Pour aller plus loin, intégrer un PEA (Plan d’Épargne en Actions) dans la stratégie du club peut exonérer les gains d’impôt sur le revenu après 5 ans (hors prélèvements sociaux). Une SARL de famille est une alternative si vous voulez réinvestir les profits avant distribution, mais elle est plus complexe et implique l’impôt sur les sociétés.

Le choix dépend de vos profils fiscaux et objectifs. L’indivision reste le plus flexible pour un club classique

Et la gestion dans tout ça ? 

Le bon choix entre ces deux approches dépend directement de l'homogénéité fiscale de votre groupe et de vos objectifs communs.

En gestion collective, vous mutualisez les décisions et les frais, mais perdez en autonomie par rapport à une gestion individuelle, où vous contrôlez tout, sans partage fiscal ou stratégique. 

Le collectif optimise les ressources, l’individuel offre la liberté. À vous de peser !

Fiscalité et choix des actifs

Le type d'investissements que vous sélectionnez influence directement votre imposition :

  • Actions : les actions détenues plus de 2 ans bénéficient d'un abattement fiscal sur les plus-values. Après 5 ans, cet abattement peut atteindre 65 % pour certains titres. Les dividendes sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de30 % sauf option pour le barème progressif.
  • Obligations : les intérêts sont imposés au PFU sans possibilité d'abattement pour durée de détention.
  • PME/ETI : les investissements dans certaines petites et moyennes entreprises peuvent ouvrir droit à des réductions d'impôt spécifiques (dispositifs IR-PME, PEA-PME).
  • OPCVM : les fonds d'investissement génèrent une fiscalité différente selon qu'ils sont monétaires, obligataires ou actions.

Comparé à une SCI, qui est faite pour l’immobilier, un club d’investissement est bien différent. Une SCI paie souvent des impôts sur ses revenus locatifs, puis les associés sont taxés sur ce qu’ils reçoivent, ce qui peut faire double taxation. 

Avec un club, pas de taxe au niveau du groupe : chaque membre déclare sa part directement, souvent à un taux plus avantageux. 

Contre les fonds d’investissement, comme les FCP, ça dépend : certains fonds sont transparents fiscalement, comme les clubs, mais ils ont souvent des frais de gestion plus élevés. Les clubs, eux, se concentrent sur les actifs financiers et offrent une simplicité fiscale unique, surtout si vous cherchez à apprendre et à investir en groupe.

FAQ – Les questions fréquentes sur la fiscalité des clubs d’investissement

Comment les gains d’un club d’investissement sont-ils imposés ? 

Les dividendes et intérêts sont taxés annuellement : chaque membre choisit entre le PFU (30 %) ou le barème progressif sur sa part. Les plus-values sont imposées au barème progressif, mais seulement à la sortie ou dissolution du club (jusqu’à 10 ans), avec possibles abattements.

Quels sont les avantages fiscaux d’un club d’investissement ?

Un club d’investissement bénéficie d’une fiscalité transparente, sans imposition directe au niveau de la structure. Les plus-values sont reportées à la sortie ou à la dissolution (jusqu’à 10 ans maximum), ce qui permet de différer l’impôt. Pour les dividendes et intérêts, chaque membre a la flexibilité de choisir entre le PFU de 30 % ou le barème progressif, selon ce qui est le plus avantageux pour sa situation personnelle.

Faut-il déclarer un club d’investissement aux impôts ?

Oui, il y a des obligations déclaratives à respecter :

  • À la création : le club doit être déclaré auprès des autorités fiscales lors de sa constitution, souvent via un enregistrement administratif pour officialiser son existence.
  • Chaque année : chaque membre doit déclarer sa part des revenus (dividendes et intérêts) dans sa déclaration de revenus personnelle. Le club fournit un relevé annuel précisant ces montants pour faciliter cette démarche.

Un club d’investissement permet-il d’optimiser sa fiscalité ?

Oui, un club d’investissement peut optimiser votre fiscalité. Avec l’indivision et un compte-titres collectif, vous déclarez vos gains selon votre régime personnel, favorisant le barème progressif (0 % ou 11 %) si vous êtes peu imposé, plutôt que le PFU à 30 %. Un PEA intégré au club peut aussi exonérer les plus-values après 5 ans (hors prélèvements sociaux). En collectif, les frais sont mutualisés, mais l’autonomie est réduite comparé à une gestion individuelle. L’optimisation dépend de votre profil fiscal et des choix du groupe.

Quelle différence fiscale entre un club d’investissement et une SCI ?

Un club d’investissement bénéficie de la transparence fiscale : pas d’impôt au niveau du club, chaque membre paie sur sa part des revenus. Une SCI, elle, peut être imposée sur ses bénéfices (IS) avant distribution, risquant une double taxation, ou directement au niveau des associés (IR). Le club est donc plus simple et souvent plus avantageux fiscalement que la SCI.

Comment déclarer les revenus issus d’un club d’investissement ?

Pour les dividendes et intérêts, déclarez votre part sur le formulaire 2042, en choisissant entre le PFU (30 %) ou le barème progressif, grâce au relevé annuel du club. Pour les plus-values, utilisez le formulaire 2074 lors de votre sortie ou de la dissolution, imposées au barème progressif avec éventuels abattements.

La fiscalité des clubs d’investissement en France repose sur la transparence fiscale : pas d’impôt au niveau du club, mais une imposition individuelle pour chaque membre. Les dividendes et intérêts sont taxés annuellement avec un choix entre le PFU (30 %) ou le barème progressif, tandis que les plus-values sont différées jusqu’à la sortie ou la dissolution (jusqu’à 10 ans), imposées au barème progressif avec possibles abattements. Ces mécanismes offrent flexibilité et potentiel d’optimisation

Une structuration adaptée, respect des limites (5-20 membres, 5 500 € par foyer fiscal) et choix d’actifs stratégiques (comme les PME) est cruciale pour maximiser les avantages fiscaux, réduire l’impôt et reporter les plus-values à un moment favorable.

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Gaspard de Monclin
March 26, 2025

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